Les choses sont transparentes, aucune ville ayant accueilli des olympiades ou des coupes du monde de football n’a réussi à récupérer ne serait-ce que la moitié des investissements avec la manifestation. Et comme la tendance est à la démesure, les dépenses n’ont cessé de prendre des ascenseurs sans freins. Pour sa réputation, la Fifa devait faire quelque chose. D’autant qu’avec la coupe du monde brésilienne, la révolte s’est mise à gronder. Il était temps de réagir. Mais la Fifa à plus d’un tour dans sa poche. Elle a réfléchi: tous fauchés? Changeons de cap, on ne va pas laisser filer la poule aux œufs d’or pour si peu. Donnons-là à un pays qui a les moyens de se payer une coupe du monde.
Les détails seront vite balayés. Comment entretenir un terrain praticable entouré de sable et sous un soleil à 45 degrés? Comment les joueurs vont-ils courir sous la cagna? M’enfin comme dirait Lagaffe, ils vont humidifier (à l’eau d’Evian?) et climatiser le tout. D’accord, mais le football n’est pas un sport traditionnel au Quatar. Et alors, tout est bon pour parier. Une course de chameaux avec des enfants de trois ans juchés sur leur dos ou deux fois onze velus courants après un ballon, peu importe le genre, le cœur va battre la chamade au même rythme.
A peine le projet ébauché, la candidature est arrivée. Et les arguments aussi vite balayés car, il est des pays où la parole est d’or, les promesses d’argent, les réalisations de platine. Le tout négociable comme des paris. Tiens à propos de paris, ils sont ouverts: qui donnera le nom de celui qui sera le bouc émissaire face aux négociations pot de vin en millions quataris?