Il est très étonnant de découvrir que des Romands s’insurgent et fassent débat parce-que les alémaniques – généralement plus pragmatiques – décident de préférer l’enseignement de l’anglais au français. Il n’y a pourtant que des raisons de s’en réjouir, au lieu de parler de cohésion nationale qui, déjà au niveau de la Suisse alémanique n’existe pas. Pour preuve, chacun y va de son propre dialecte, refusant de parler en allemand. Cette cohésion n’existe donc pas au niveau des cantons alémaniques.
Kein Französich? Warum nicht! Le jeune haut valaisan à l’idiome quasi incompréhensible pour un bâlois ou un lucernois a toutes les chances du monde d’échanger en anglais, lorsque dans 10 ou 15 ans ils se retrouveront dans un même job à Zurich. Plus évident encore pour un francophone! Avec la mondialisation du travail et même des loisirs, un jeune qui cherche un travail n’aura sans doute pas le temps d’étudier des notions de mandarin, de hindi, de japonais ou de javanais pour travailler. Mais il saura se faire comprendre partout en anglais, même si son approche de la langue de Shakespeare est approximative.
Et puis, pour nous, les Grecs de la Suisse, l’imposition de l’anglais en 3e langue pour les alémaniques (la 2e étant l’allemand) est une chance unique de justement arriver à une cohésion nationale. Etant forcés de s’adresser à nous en anglais, les alémaniques ne nous considéreront plus comme des latins paresseux mais des interlocuteurs comme les autres. Le seul risque est pour eux. A maintenir jalousement leurs dialectes en refusant de parler le Hochdeutsch, ils risquent de s’isoler.
Arrêtons de nous lamenter et gardons le français pour nous et pour échanger avec nos pairs en langues, dont le nombre dépasse largement la population d’un seul canton. Pour le reste, l’anglais est largement suffisant.Rendons-le obligatoire en Romandie.