Il est des superpuissances qui aiment à exercer leur pouvoir. L’Amérique en fait partie. Aussi, a-t-elle su imposer au reste du monde (en s’oubliant elle-même) des lois drastiques en matière fiscale. Peu résistent. Juste les tontons Poutine et Xi Jingsin. Mais la grande donneuse de leçons a déjà su faire plier plus de 90 Etats à ses lois qui passent par un échange automatique de renseignements (EAR). Nous les Helvètes, faisons partie de ces pigeons presque contents de se faire plumer à la condition de pouvoir rester dans la cohorte. Mieux encore notre Berne fédérale se prépare à ratifier un accord supplémentaire visant à compléter l’EAR en promulguant une loi fédérale sur l’échange international automatique de renseignements en matière fiscale (LEAR), histoire de bien faire fuir les étrangers fortunés et laisser la place aux cas sociaux peut-être. Et les Suisses possesseurs de comptes suisses? Ils se feront plumer comme les étrangers. Car s’il n’y a plus de secret bancaire pour les étrangers, pourquoi donc y en aurait-il un pour les Helvètes vivant chez eux? Mais c’est simple, mon cher Watson, pour faire comme le dictent les pressions étrangères. Notre vertueux gouvernement estimera qu’au nom du bien pour tous, l’immixtion dans la sphère privée est naturelle. Le bon peuple continuera d’être fliqué par ses cartes de crédit, écouté sur son téléphone, suivi à la trace par son navigateur, fiché et suivi jusque sur son compte bancaire et pourquoi pas sa chambre à coucher ou aux chiottes, comme dirait Poutine. C’est curieux, mais je ne peux pas m’empêcher de penser à ce temps béni où, dans la grande URSS qui pratiquait déjà tout ce qu’on nous recommande aujourd’hui, on voyait des gens sans travail partir au travail, des camions sans chargement aller livrer et une armée de citoyens qui n’avait d’autre emploi que surveiller son voisin. Chic, on va s’amuser!
Avril 2015
Le blog de Nina Brissot 