Bien sûr, il y a eu Daillens et les produits toxiques, Paudex et l’affaissement du terrain, les dérangements sur la ligne Lausanne Fribourg, les foules entassées sur les quais de gare. Bien sûr, il y a ce terrible et récurrent manque d’information à ceux qui, justement poirotent sur les quais de gare.
Il y a aussi l’éternelle bataille rail-route. Les encouragements gouvernementaux à se tourner vers les transports publics même déficients plutôt que la route. Route pour laquelle on multiplie les embûches au parcage, les freins à la vitesse, les découragements à agrandir le circuit routier.
Enfin, il y a ces prix exorbitants des transports en commun en général, des CFF en particulier. Régulièrement revus à la hausse alors que le quidam ne peut constater l’emploi des fonds. La garantie d’un meilleur entretien des tronçons à risques ou le transport des produits susceptibles de s’échapper. Même s’ils sont mortels.
Et puis il y a le peuple suisse. Celui qui paie. Beaucoup. Trop sans doute. Mais qui a l’habitude des trains à l’heure et du propre en ordre. Celui qui benoitement se plie aux directives et prend le train pour ne pas encombrer les routes. Celui qui s’attend à ce que tout fonctionne au doigt et à la baguette. Il se retrouve, comme dans la fable, fort démuni au moindre incident. Donc il râle. Avec raison puisqu’il n’est même pas informé sur son quai. C’est pour lui une atteinte à l’honneur. Il doit être dédommagé. Un train en retard c’est le tsunami local, le tremblement qui terrasse. L’indignation. Etonnons-nous ensuite que la Suisse soit classée première au hit parade des gens les plus heureux de la planète.