Mais oui, c’est fait, c’est vrai, ça y est, ça existe… On ne le connaissait pas mais il fonctionne depuis 2005 déjà. Et il aura fallu toute la fantaisie italienne pour oser imposer cette culture merdique! Dans les Abruzzes, à Castelbasso, un fermier éleveur, Gianantonio Locatelli, a ouvert son musée…. de la merde! Non pas qu’il se soit particulièrement distingué en expert scatologue, ni même qu’il soit «excrémement» attiré par les déjections. Non, Gianantonio est tout simplement un philosophe de la matière durable et un gentleman farmer intéressé par la valeur ajoutée. Possesseur d’un troupeau de bovins de plus de 3’500 têtes, il livre son lait pour le transformer en Grana Padano. Or, le prix du lait est en chute libre tandis que le lisier reste stable, exigeant une manutention couteuse. D’où l’idée de l’exploiter et surtout de le rentabiliser. Placés dans des digesteurs, les excréments sont transformés en méthane, ensuite brûlés par des moteurs produisant assez d’électricité pour éclairer 3’000 à 4’000 habitants tandis que l’eau de refroidissement chauffe la ferme, les étables, les digesteurs (à 40°) et même la piscine. Enfin, une partie de la matière est transformée en engrais. Reste une sorte de boue sortant des digesteurs, la merdacotta! Cette nouvelle matière est utilisée mélangée à de l’argile de Toscane pour en faire des objets utiles style tuiles ou briques et… toutes sortes de concepts servant aux arts de la table! Une belle assiette en merdacotta, personne n’y avait songé avant Gianantonio. Et qui peut affirmer que c’est moins hygiénique que certains plats servis dans des lieux publics? Il y a merde et merde…