On marche sur la tête! Les mémères ou pépères à chien-chien n’amusent plus la galerie. Aujourd’hui il faut être ami des bêtes dans une globalité. Des chaînes de TV consacrent l’ensemble de leurs émissions a une faune que l’on met soigneusement en scène que l’on suit jusqu’au fond de son terrier avec des caméras infrarouges ou sous les glaces pour voir comment peuvent éventuellement survivre les ours blancs affamés et épuisés. On a des vivariums dans les appartements et parfois des chiens de la taille d’un veau. Parallèlement, on n’échange plus avec ses amis, voisins et parfois conjoint que par écran interposé. Au restaurant, on daigne jeter un coup d’œil à la carte, seulement après avoir lu le message insipide d’un facebook ou d’un twitter donnant les dernières nouvelles du soutien-gorge de Madona.
Puis soudain… le drame! Deux oursons sont tués par le père à Berne.
A prêter des sentiments humains aux animaux, il arrive que même des supposés spécialistes, directeurs de zoo ou responsables de Dählhölzi perdent leur distance avec le monde animal. La belle image de papa, maman et deux adorables oursons, devrait, selon eux, correspondre au modèle humain. Seulement voilà. L’humain s’est informatisé, tandis que l’animal s’est fait piégé. Enfermé, apprivoisé, il n’a pas pour autant perdu tous ses instincts sauvages. Le couple d’ours a été forcé à vivre en couple, contre sa nature sauvage. On a voulu ensuite les transformer en famille humaine. Ils se sont rebiffés, ils ont tué. Dommage pour ces ravissants oursons. Quelle prochaine étape? Verrons-nous bientôt des écrans géants dans la fosse montrant aux plantigrades comment leurs congénères vivent dans la nature?
Juin 2017