Il y a des choses étonnantes dans l’art de gouverner le monde. Bien que je ne sois pas curieuse, j’aimerais tout de même savoir pourquoi, le fisc américain, avec toutes les audaces qu’on lui connaît, préfère s’en prendre à un petit pays comme la Suisse plutôt qu’à l’argent du djihad.
S’attaquer à l’EI pourrait leur rapporter gros. A plusieurs titres. D’abord, s’ils ponctionnaient comme ils le font pour les banques suisses l’argent de la guerre de l’Etat Islamiste, ils rembourseraient une immense partie de leur dette. Mieux encore, ils pourraient également ponctionner des taxes sur les armes qu’ils leur livrent via d’autres Etats. Daech empoche en moyenne trois millions de dollars par jour. Comptant qu’ils ne nourrissent pas tous ceux qu’ils envoient à la mort, qu’ils récupèrent leurs armes (sauf les ceintures d’explosifs), il doit bien rester quelque chose à amputer. D’ailleurs en plus des revenus du pétrole, eux le ponctionnent également sous forme d’impôts, (en plus des aides des pays amis, des revenus des rançons et la contrebande).
Pourtant le fisc américain ne recule habituellement pas si facilement devant des actions d’intimidation et ce n’est pas Evelyne Widmer Schlumpf qui nous contredira. Mais peut-être s’essouffle-t-il un peu et il opte pour la facilité. Dans ce cas, félicitons les Banques cantonales de Genève et de Fribourg de sortir du programme américain. Au moins, maintenant le Daech sait où il peut aller planquer ses trésors.
Juin 2017