Tuer! Bien équipé, fusil à lunette, silencieux autorisé, bottes montantes, des accompagnants pour assurer en cas de révolte du traqué. Ils partent tuer. Prédateurs à quatre sous, certains hommes s’offrent une virilité en allant chasser ou braconner du gibier, de préférence rare. Dernier cas à faire polémique: celui de ce haut fonctionnaire, ex-membre de la Police judiciaire fédérale, parti chasser l’ours, invité dans une datcha de princesse. La princesse en question s’appelant Mademoiselle Russie, on imagine qu’elle avait peut-être une dette envers le fonctionnaire… Remarquez, la royauté ne s’est pas gênée non plus. Juan Carlos, roi d’Espagne a fièrement posé devant un éléphant abattu par ce membre du WWF. Bon on l’a exclu du club. Avant lui, le président Roosevelt a participé à bon nombre d’orgies sanglantes pour satisfaire son sport favori. Dans la lignée, il y a aussi les fils Trump posant avec un magnifique jaguar aussi grand qu’eux. Mais peut-on en vouloir à ces pauvres garçons issus d’un colérique vociférateur qui aura sans doute oublié de les sensibiliser?
Parfois, j’aimerais comprendre. Quel est ce sentiment de puissance que ressent l’humain en s’attaquant à un ours, un jaguar, un lion, un éléphant? Comment nommer cette fierté à poser devant ces cadavres. Et qui sait s’ils ne sont pas, en plus, végétariens? Admettons tout de même une réalité. Tant que les présidents, rois, flics et autres sportifs chassent l’ours, ou l’éléphant, on peut considérer leurs crimes comme mineurs. D’autres tirent des scuds, bombes ou lancent des gaz tueurs sur leurs peuples. Et, finalement, on n’en parle pas plus que des chasseurs d’ours.