Tu as eu tort cher Coluche de te retirer de la course à la présidentielle en 1981. Toi qui partais avec un slogan bien senti, «emmerder la droite jusqu’à la gauche», tu aurais été un pionnier dans le paysage politique mondial à faire le pitre et le bouffon. Peut-être avec un peu moins de puissance interplanétaire que le funeste zouave américain mais avec tout autant de panache que le fantasque Boris Johnson. Sûr que, dans tes jours de grandes rages, tu aurais été aussi grimaçant qu’Erdogan. On t’aurait vu aussi carnavalesque qu’un Bolsonaro, ou, ce que tu savais manier à merveille, être aussi grossier que Rodrigo Dutertre. Peut-être aurais-tu vite appris la subversivité commune à bien des politiques. Ce qui est sûr est que tu aurais été en meilleur état que Bouteflika, d’ailleurs rangé dans l’antichambre de la Camarde. Mais pour les exterminations, tu aurais pu demander conseil à Mugabé…
Ben oui, c’est dommage cher Coluche que, alors que tu avais réussi à faire valider assez de signatures pour ta campagne «bleu-blanc-merde» et obtenu 16% d’intentions de vote, tu aies décidé d’arrêter la farce. Parce que vois-tu cher Coluche, une petite quarantaine d’années plus tard, les bouffons mondiaux ont tous quelque chose en eux d’un certain Coluche. Et puisqu’ils sont si facilement élus, c’est que le peuple le veut. Comme du temps des Romains. Panem et circenses, du pain et des jeux, suffisent pour amuser toutes les galeries. Alors ne nous privons pas. Amusons-nous. Nous verrons bien jusqu’où nous pourrons rire. Je continue de croire qu’il eût été plus drôle de rire avec toi Coluche.