Cet étourdissant silence

La pédocriminalité, l’inceste, la maltraitance des enfants. Depuis que #Metoo-inceste a été lancé, ces sujets finissent par avoir une petite écoute. Une pointe timide d’un iceberg monstrueux perce l’actualité. Le jugement à Nyon de ce père de famille qui payait en ligne une mère domiciliée en Roumanie pour faire subir, devant la caméra, des sévices sexuels à son bébé d’un mois montre jusqu’où peut aller la perversion. Incompréhensible d’en arriver à une telle abjection? C’est pourtant une réalité qui conduira de sadique en prison pour 9 ans. Ouf! Mais pour cette histoire médiatisée, combien d’autres., aussi ignobles ne le sont pas? Combien d’enfants autour de nous sont maltraités, abusés, utilisés à des assouvissements sexuels ou instinctifs sans avoir la possibilité d’être entendus, défendus? Combien tombent dans ces réseaux fort bien organisés qui échappent à la justice. Une justice qui dit ne pas avoir les moyens mais qui souvent – on l’a vu notamment en France – s’ingénie à stopper toute enquête pour ne pas «mouiller» d’éminents membres de leur entourage proche. C’est honteux.

Selon l’étude Optimus, menée par la Haute école spécialisée de Lucerne et l’Université de Lausanne, publiée en 2018, ce sont entre 30 et 50’000 enfants qui, en Suisse, sont victimes de maltraitance chaque année. Certes il ne s’agit pas que de cas d’ordre sexuel ou d’inceste mais, ces chiffres ne sont basés QUE sur des cas reportés aux institutions sociales et judiciaires concernées. C’est dire si la part d’ombre représente un trou immense.

S’il est un crime pour lequel la peine de mort serait un acte de charité, c’est bien celui de voler l’innocence des enfants. Accepter le silence – pour ne pas se mêler – autour de drames épouvantables et sordides est comme de receler le magot d’un braquage. Mais en Suisse, la vigilance justicière se porte plus spontanément sur les «crimes» économiques que sur le malheur des enfants qui parfois agonisent. Mais chuut, on ne sait rien.

n.brissot@gmail.com

Un commentaire

  1. Veronique Gaspard-Charlet dit :

    Très bonne réflexion ma Nina. Je me demandais s’il serait possible d’ajouter les icônes ‘thumb up, thumb down’ comme sur LinkedIn ou FB….? Parfois on n’a pas le tps/inspiration pr développer un commentaire.

    Bisous ma chérie

    V.

    >

    J’aime

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