Serait-il timbré?

Il a hurlé contre les fermetures des offices postaux. On l’a vu en soutien virulent à l’initiative «Services postaux pour tous» c’était en 2004. Lors du scandale de CarPostal, en 2018, on l’entendait scander: «Il faut un changement dans la culture de l’entreprise. C’est le client qui doit être au centre, et non pas l’optimisation des bénéfices». Et bien, tout va changer. Mais oui, le bouillonnant et fracassant Christian Levrat passe à la présidence de…. La Poste et tous ses services!

On le sait tous, des réformes sont attendues. Et ce n’est sans doute pas ce qui va inquiéter le sémillant quinqua qui n’a jamais eu la moindre réticence à affronter, individuellement ou en groupe, les membres du Conseil fédéral. En plus il devra faire en sorte de redresser le virage du numérique salement négligé jusque là. Des défis qui, après plusieurs nuits blanches à réfléchir, nous informe Christian Levrat sont assez importants pour qu’il accepte de renoncer au Conseil d’Etat pour prendre le poste.

Que va-t-il donc apporter? La réouverture des bureaux de postes fermés dans les petites localités? Non. Il aura l’excuse du passé. Les prêts hypothécaires pour Postfinance? C’est déjà prévu. Non, on peut croire à des réformes rendant à La Poste son sens de service universel. On voit bien le facteur monter les courses préalablement commandées sur smartphone par madame tartempion. Emmener son paquet chez le voisin à l’autre bout de la localité. Peut-être même pourront-ils administrer les vaccins de plus en plus requis pour qui veut sortir de chez soi? Quant aux lettres, elles sont désormais si rares qu’il est possible que la Poste ouvre un élevage de pigeons voyageurs. Christian Levrat puisera dans son esprit en perpétuelle ébullition les meilleures recettes pour La Poste. Mais alors, qu’est-ce qu’il va s’enquiquiner derrière son grand bureau, sans micro, sans contradicteurs populaires et forcé à rejoindre les idées de l’UDC. A-t-il fait le bon choix?