Patrick Delarive vient de publier chez Slatkine, «L’Extraordinaire vie mort du père d’Arno Morel».

Patrick Delarive. On l’aime ou on ne l’aime pas. Il n’y a pas de milieu avec lui. Et je ne dirais pas qu’il s’en fiche car je ne le crois pas : Mais qu’on l’aime ou pas, n’est pas non plus sa «cup of tea». Il peut faire avec ou sans.

Donc je déclare immédiatement mes intérêts, Patick Delarive, je l’adore. Et je peux même expliquer pourquoi. D’abord, parce qu’en beaucoup de circonstances, il sait rester lui-même. Sans ressentir? En tous les cas, sans montrer un besoin d’être cet autre que, justement, les autres désignent ou pointent de lui.

Il apprend vite et avec une intelligence sélective. Patrick se lance dans l’immobilier, il se déclare agent immobilier. Puis patron d’agences et d’immobilier. Il donne des cours, il se déclare enseignant. Il entreprend dans divers domaines, il se dit multi-entrepreneur. Il coach un jeune chanteur? Le voilà producteur. A chaque fois en loup solitaire, sans avoir besoin d’une entité supérieure pour lui donner ses titres, il les confectionne lui-même. Sans modestie, mais sans fanfaronnade non plus. Il assume. Une carte de visite pour chacune de ses actions, qu’il brandit comme autant de trophées. La dernière en date est: Patrick Delarive, écrivain. Car oui, le voilà écrivain puisqu’il a concocté une sorte de thriller financer qui, évidemment, rencontre, un succès à la Patrick Delarive.

Un thriller? Un roman? Une sorte de biographie? Personnellement, j’opterai plus pour le mot scénario. Ce sera sans doute pour sa prochaine carte de visite. Patrick Delarive, sénariste. Bientôt, lorsque sur les écrans sortira le fameux film sur le père d’Arno Morel.

Un livre qui se lit bien mais pas si facilement. Il fait appel à une certaine concentration sur les méandres que peut suivre un fil lancé sans hasard, vers un but esquissé et non dessiné. Derrière certains rebondissements et un sens du mystère sensuel et olfactif, derrière quelques scènes hots qui arrivent à point pour relancer la fièvre du lecteur, on sent l’influence d’un certain zèbre.

Plus que ça, dans cette quête cocasse d’un père absent, on sent des réminiscences du «Nain Jaune» que Pascal, père du zèbre et fils du nain vouait à son père. Peut-être avant que ce garnement de petit zèbre, Alexandre, ne démolisse ce nain jaune dans un livre ravageur et assassin. Toujours est-il que l’écriture de ce palpitant récit est empreint d’une touche marquée de la famille Jardin. A une différence toutefois assez probante. Si dans le «Nain jaune», Pascal Jardin osait une recherche intime d’un père distant, souvenez-vous: «Il (le père) me détestait de vouloir prendre sa place. Il m’aimait follement d’être un autre lui-même » la quête est différente pour Arno Morel. Il sent que la dépossession des biens gigantesques du père peut advenir. Il recherche donc, allant de surprises en surprises, le moyen de s’emparer des bien avant de découvrir l’homme.

Mais qu’on ne s’y trompe pas. Arno peut revenir à des sentiments moins veules. Une suite a sans doute germé dans la tête de l’auteur et doit être actuellement en gestation phase chauffante. Car c’est une autre de ses qualités dominantes. Patrick Delarive à de la suite dans les idées et ne laisse personne d’autre les exploiter. Il sait même ressusciter les morts. Du moins je le crois. Enfin en toute simplicité je peux le dire Patrick Delarive m’a, a un moment donné, aidée. En seigneur. Sans demander de compte. C’est aussi pour cela que je l’adore.

Nina Brissot

2 commentaires

  1. Jenny Muller dit :

    Et Nina en écrivaine de grand talent. Tu connais??? Je suis soufflée… voir émue par ta prose sans être sous l’effet de produit illicite… Wouah! Mais qui est ce Delarive. Je creuserai demain. Je file… faisant fi de la neige.. Envoyé de mon iPhone

    >

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  2. suzette.s@bluewin.ch dit :

    Chère Nina, Quelle joie de vous lire et de vous savoir donc vivante et de retour de France. Je pense si souvent à vous et à Daniel! J’avoue que je ne sais pas qui est Patrcik Delarive et que je n’ai onc rien lu de lui, mais votre présentation de son livre me titille. En attendant, je vous embrasse ainsi que Daniel et vous espère – ou vous sais – pleine d’énergie, comme d’habitude. Suzette

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